Les arêtes du Diable vue depuis l'arête Küfner |
On en a fait des courses, j'ai même réussi à le convaincre de faire une voie d'artif sur deux jours avec nuit sur portaledge.
Et depuis que l'on parcours la montagne je l'ai vu progresser de son côté et faire ses premières courses en amateur.
Florian Laifa |
On trie le matos, profitant du retour dans la vallée de Michel, car le projet initial était l'ascension du Grand Capuçin par la voie des Suisses. Mais 3 jours de granit ont eu raison de ses doigts, à présent bien endoloris. Nous décidons de faire la traversée des aiguilles du Diable, bien que moins technique en grimpe pure, cette course est extrêmement variée et surtout bien plus engagée. Cette course propose l'ascension de six sommets de plus de 4000 mètres et ils sont considérés comme les plus dures de ses congénères en considérant leur ascension par la voie normale.
Direction le refuge des Cosmiques pour un bon repas et à nouveau une courte nuit.
Mauvaise nouvelle pour Florian, je lui annonce que l'on se lève à 1h00 du matin. Et oui c'est ça de faire de grandes courses. Une fois le repas avalé, direction le dortoir, moi je tombe comme une mouche, ça fait 18 jours d'affilée que je travaille en montagne, lui aura un peu plus de mal.
Réveil, petit dèj et hop nous voilà chaussés et cramponnés. Nous avons un bon regel et nous marchons d'un bon pas vers la combe maudite. Il fait toujours nuit et nous attaquons la remontée vers le col du Diable. 5h45, le soleil se lève timidement et nous attaquons la traversée
Nous somme entre la corne du Diable (4064 m) et la pointe Chaubert (4074 m). Une cordée partie du refuge Torino nous suit de près.
J'opte pour faire la Corne du Diable qui est facultative mais tellement accessible.
La corne du Diable |
On descend en rappel et la cordée derrière nous, nous passe juste devant pour attaquer la pointe Chaubert. Nous attendons car cette fissure en 5a en pleine dalle pose quelques problèmes à la cordée devant nous. Nous enchaînons derrière sans trop de problèmes et après deux longueurs signons notre deuxième pointe.
Florian s'affaire pour enchaîner ce 5a à l'ancienne |
Voici la plus belle des pointes, la pointe Médiane (4097 m). Ce sera la plus haute de la série pour nous. 3 courtes longueurs de 25 mètres environ. Un dièdre très photogénique permet de prendre de la hauteur avant de traverser vers le fil d'une arête vertigineuse.
Sympa l'ambiance ! |
On poursuit par un rappel dont l'accès est un poil acrobatique, c'est indescriptible pour ceux qui ne l'on jamais fait.
Et nous voilà directement au pied de la pointe Carmen (4109 m). C'est normalement ici où il reste de la neige et souvent du verglas. Mais aujourd'hui c'est bien sec malgré la présence d'un peu de neige.
Florian sur la brèche Carmen |
A force d'être focalisé sur mon client j'en ai oublié mon piolet, soigneusement mis en place dans une fissure au sommet du premier rappel. Heureusement le guide de la cordé devant nous en avait deux, merci Manu! Il y avait bien une cordée derrière nous mais, on avait bien deux heures d'avance sur eux, hors de question d'attendre ni de monter, du fait de la pression de la dernière benne de l'aiguille du midi et de mon retour auprès de ma douce dans le Briançonnais. Nous poursuivons notre ascension et filons jusqu'au sommet du Tacul en passant au pied de l'Isolée (4114 m). Nous ne la ferons pas bien que très intéressante, mais la fatigue attaque déjà notre cordée.
Sommet vers 13h30, Florian ne s'attendait pas à autant de variété dans la difficulté, mais la joie une fois l'ascension réussie explose et les souvenirs se gravent. Le beau temps rendant la chose encore plus belle.
Summit pour Flo = ) |
J'aime la montagne