vendredi 30 janvier 2015
Ouverture en face nord de Gramusat, "A trois c'est mieux", 300m, M7,A0, WI5
Jo toujours partant pour ce genre d'aventure et un nouveau venu Ben Brochard répondent à l'appel. Ben aspirant guide, est un ami de longue date, de l'internat au lycée de Die plus précisément. Et aussi mon compagnon de cordée pour la Gorzderette avec qui, nous avons remporté 3 fois le titre.
C'est donc à trois que nous allons, à la lueur des frontales, dans cette mythique face nord de Gramusat. 40 minutes de marche plus tard, nous sommes au pied de l'approche en glace.
Le départ de la ligne empreinte les 150 premiers mètres de "L'ensemble de Mandelbrot". C'est bien moins fournis que d'habitude et d'énormes croûtes de regel pimentent l'ascension. Ca passe en trois grande longueurs, dont je me charge aussi vite que possible afin d'avoir un maximum de temps pour la suite.
9h30, arrivé au pied du mur c'est bien mieux que cela nous laissait imaginer d'en bas. Il y a des fissures, des vires confortables, finalement le libre est envisageable...
Pour Ben c'est une première expérience et il est tout tendu l'animal. Ayant eu le temps d'analyser la première longueur, je lui ordonne gentiment de prendre les choses en main. Ca avait l'air pas trop difficile, c'est le meilleur moyen de se faire les dents. Pour lui la pression monte et il s'équipe tranquillement.
Etant plus à l'aise avec ses mains de grimpeurs, il prends l'option de grimper sans les piolets et à mains nues. Et finalement c'est l'onglet qui aura raison de lui. Il fera cette première longueur mi-libre-mi-artif.
Le rocher est splendide, l'ambiance à la déconnade, les rixes verbales fusent de tous les côtés.
Une fois le relais installé, Jo et moi faisons un peu de nettoyage sur la vire, pour que les cailloux branlant rejoigne le bas de la falaise. C'est une pratique que nous utilisons fréquemment et nous y prenons un malin plaisir. Le but étant de balancer le plus gros missile. Ce qui était bien, c'est que ça à enlever pas mal de croûte de regel ...
Une fois cette petite partie de purge fini nous essayons de libérer la longueur en second. La longueur enchaîné nous optons pour un M5+/M6 à confirmer par les premier répétiteur en tête. Le relais est tout confort sur une vire avec banc intégré.
Jo prends les rènes dans cette deuxième longueur, qui est à nouveau splendide. Un fin plaquage de glace à droite permet un progression mais pas d'assurance. Il plante deux spit set la grimpe continue toujours mi-artif-mi-libre. Il s'arrête sous le toit pour évité un mauvais tirage pour la suite.
Je libère à froid cette longueur un poil plus dure qu'en dessous en laissant lâchement toute les protections en place. C'est moche comme attitude et Ben me le fait remarquer.
Je me lance à mon tour en tête dans ce toit horizontal en mettant une rafale de spit pour rejoindre la stalactite. Le dos et les abdos forcent un peu et la glace deviens salvatrice.
Je remonte cette courte longueur et le tour est joué. Finalement même la glace n'était pas très difficile. Ca se trouve on viens d'ouvrir une des voies les plus facile de Gramusat...
A la redescente nous optimisons l'équipement en rajoutant un ou deux spits pour rendre les répétitions plus confort. Il faudra par contre rajouté une escarpolette pour le deuxième relais sous le toit. Bien que l'on y reste pas longtemps ce serait un plus pour le confort.
Au final pour ce nouvel itinéraire, du pur bonheur et du beau rocher et toujours une ambiance de folie.
Baptisé "A trois c'est mieux", c'est 250m dont 100m originaux et ça côte M7?/A0/grade 5. Equipement partiel, prendre un jeu de friends de 000 à 3 chez camalot et doublé jusqu'au 0,5. Pas de pitons ni de coinceurs à prendre. corde de 60 m obligatoire pour la redscente.
Du coup pour ceux que ça interresse vous pouvez enchaîné avec celle ci "New génération juste à droite, histoire de ne pas transporter les friends pour rien. d'ailleurs il est préférable de descendre dans "New génération pour les rappels.
jeudi 4 février 2010
Une journée qui restera gravée dans ma mémoire le mardi 2 février 2010
Je monte dessus et ça va, j’ancre mes piolets avec soin en tapotant juste avec le mouvement du poignet. Là vient le moment de mettre une broche. Je me suis dit que de toute façon si je tombe, une broche ne peux qu'être bénéfique et puis 10m de grimpe sans rien ça fais mal au cerveau. Je me retrouve quasiment sorti d’affaire, ça fait 15 mètres que je remonte se freestanding, il commence à être accroché de mieux en mieux au reste de la cascade. Mon piolet gauche est ancré dans une structure qui est séparée du freestanding et mon pied gauche aussi. Je continue à être aussi fin que possible car je sais que je suis sur la partie la plus critique du freestanding, là où il fait corps à la falaise, là où les ondes se propagent à très grande vitesse entre le piolet et la paroi. Je n’avais pas encore ressenti les vibrations dans la glace et il me restait un ou deux ancrages pour être totalement sorti de la zone de danger. Je tapote un coup, deux coups et le troisième fut de trop !!! La vision d’horreur de mes pires cauchemars se déroule devant mes yeux. D’abord se bruit de fracture de la structure à l’endroit même de la pointe du piolet, net, quasi chirurgicale. Puis la chute du freestanding que j’ai vu au ralenti. Je suis alors encore accroché à mon piolet gauche et en appui sur ma jambe gauche, tous deux sur un autre freestanding. J’ai cru un moment que j’allais m’en sortir, puis j’ai de suite aperçu la broche qui était toujours dans la masse du freestanding. J’ai lutté de toutes mes forces, mais les dizaines de tonnes de glace m’ont tiré vers le bas. Je me suis vu à cet instant broyé dans la masse de glace. Je suis partis, catapulté vers le bas, j’ai fermé les yeux et gainé mon corps en entier. En une fraction de seconde j’étais en bas de la cascade. J’ai rouvert les yeux, j’étais assis dans la neige, la corde emmêlé de partout et le mastodonte de glace juste à mes pieds.
J’ai vérifié si je ne ressentais aucune douleur, je me suis concentré car après 15/20 mètres de chute, il doit forcément y avoir quelque chose, et oh miracle je n’avais rien, mais alors rien du tout. J’ai crié de joie d’être toujours en vie et en un seul morceau, je n’en revenais pas et n’en reviens toujours pas. Sylvain à eu aussi peur que moi et nous nous sommes pris dans les bras.
Le fait d’être resté une ou deux secondes là haut à laisser le temps à la glace de prendre de l’avance. De ce fait, je ne me suis pas retrouvé dessous. De plus mon ancrage bras gauche lors de mon catapultage ma fait pivoter durant la chute. Je suis arrivé le dos contre la pente du cône et j’ai glissé le long, les jambes légèrement en l’air, comme dans un toboggan. Le fait que se sois la première longueur et que le bas de la cascade sois assez plat est une chance aussi. Tout à concouru à ce que je n’ai rien eu. Si un seul de ces facteurs n’était pas là, c’était le drame. C’est tout simplement un miracle ce qui c’est passé et j’en suis tout à fait conscient.
Je suis aussi conscient d’avoir grillé LA cartouche de ma vie, et je prends cela comme une expérience très enrichissante. La vie ma donné un signal d’alarme, il faut que je calme le jeu ! J’ai essayé d’analyser cet accident et je crois que je n’ai pas su voir les signaux d’alarmes. J’ai mis beaucoup plus d’importance à ma capacité à gravir cet édifice qu’à la solidité de celle-ci. Il est toujours facile de grimper sur la glace mais est-ce que la structure est assez solide ? C’est là ou je me suis lourdement trompé aujourd’hui. Elle ne touchait presque pas, les tensions dans la glace étaient fortes (-8°C), mais je pensais faire la différence.
J’ai énormément appris sur moi aujourd’hui, je sais à présent que je me fais trop confiance, à tort. Il va falloir que je prenne plus de recul sur ma pratique en glace … Je suis heureux de vous dire que je vous aime, tous autant que vous êtes. J’ai une pensée très forte à ma famille, mes amis proches. Je suis désolé d’avoir agit comme cela, par égoïsme.
Cela ne va pas me faire arrêter la glace, mais je crois que je serais plus à même de voir les « signaux »
dimanche 8 février 2009
Ouverture Collection automne-hiver

300m dont 130m originaux : 7b+ (ou 6a/A0), M7, VI, 6
Départ par la longueur « Nouvelle collection » puis ouverture d’une connexion en bas de la face pour rejoindre la L2 de « Quartier nord ». La jonction en 6a n’étant pas possible car nous serions arrivés sur de la glace fine et décollée (relais douteux).
Puis ouverture de 3 longueurs en haut de la face sur 2 beaux tubes exceptionnellement formés et enfin, une dernière longueur en dry pour se finir les bras.
Matériel nécessaire : 14 dégaines (à cause de L3), 5 friends (pour L1, L2 et L8) du 0,3 au 1 Camalot, 1 piton (lame fine) au cas où.
Topo :
L1 : 30m, 7b+ ou 6a/A0 (4 spits), VI, 6. Le freestanding ne touche pas et était légèrement décollé à cause du redoux ! Longueur psycho ! Relais sur la méduse recouverte d’une succession de croutes de regel "dégeu".
L2 : 40m en traversée, 5c+, 2 pitons en place. Le deuxième est équipé d’un mousqueton afin de penduler pour sortir sur la vire. Rocher assez médiocre dans l’ensemble. Relais sur R1 de « quartier nord » (2 spits).
L3 : 55m, M7, 5, glace fine en sortie (engagée). Très belle longueur de dry parsemée de glace et bien spitée (environ 12). Grosse ambiance gazeuse car très devers. Relais sur broches.
L4 : 60m, III, 4+, grosse envolée toute en glace. Relais sur broches.
L5 : 55m, III, 4+/5, traversée sympathique. Relais sur broches dans le renfoncement.
L6 : 30m, IV, 5+, beau tube très sculpté. Relais au pied du freestanding sous le dévers.
L7 : 40m, V, 6, freestanding qui pend dans une voute sur 15 mètres. Relais sur broches.
L8 : 25m, M5+, III, 5. Une petite longueur de dry très esthétique pour la récup active. Un piton et un spit en place. Relais sur arbre.