Quel joie de pratiquer le métier de guide de haute montagne toute l'année. Et quel joie d'emmener ses clients sur de belles courses comme celle ci.
Le beau temps était avec nous et les conditions aussi, cette course fut que du bonheur.
Mon client Michel ça fait trois ans que l'on se connait, nous avons fait de belle courses chaque année (Traversée charmoz-Grépon, la lépinay au Trident du Tacul et la traversée de la Meije). J'ai de la chance avec lui car il a beaucoup d'exigences quand au choix des courses. C'est simple il lui faut les plus belles dans un niveau "Difficile". Le choix est large et seules les conditions nous font choisir.
Nous avions projeté de faire le couloir Couturier à l'Aiguille Verte, mais les conditions n'étaient pas toutes réunies pour offrir une ascension "confort". J'ai préféré lui choisir cette belle envolée.
Comme le refuge Torino était plus que complet, nous sommes allés dormir au refuge des Cosmiques.
Ce n'est pas plus mal car on y mange et on y dort beaucoup mieux que son voisin d'en face.
La nuit fut courte et le regel assez bon ce qui nous permis de rejoindre le couloir sous le col de la Fourche en 1h30. Pour moi, cette course part d'ici, hors de question d'aller prendre le raccourci de l'attaque directe.
Un quart d'heure plus tard nous sommes sur l'arête et la traversée peut commencer.
Il y a du monde ce jour là, une dizaine de cordées. Ceux partis du bivouac de la Fourche sont devant et ceux partis de Torino ou des Cosmiques ont choisi de shunter par le couloir de l'attaque directe. Nous nous retrouvons donc seul dans la nuit.
Très vite nous arrivons là ou l'arête se redresse nettement et rejoignons les cordées ayant pris le couloir direct. Chose étonnante, tout le monde à sorti le matos de goulotte, c'est-à-dire, paire de piolets de cascade techniques, leash et gros jeu de friends!!! Mais pourquoi ? Cette course ouverte en 1887, nécessite-t-elle autant de matériel ? Je ne comprends pas, Michel et moi, nous avons un bon piolet droit classique et 5 friends et je vous assure que nous étions bien mieux pour progresser en enfonçant le manche dans la neige que la plupart des autres cordées qui frappaient la neige à tout va pour trouver un ancrage fiable.
Nous arrivons à une belle arête cornichée en forme de demi lune, au pied du gendarme de l'Androsace. Tout le monde s’affaire dans la traversée versant Brenva, ça bouchonne et nous, nous tirons tout droit pour gravir cette belle tour qui n'a pas l'air simple au premier regard. En fait il s'agit de pas en 4c qui sont tout à fait dans les cordes de Michel.
Nous nous retrouvons à nouveau seuls.
Quel beau pilier, nous prenons de la hauteur et arrives au sommet nous avons la vue sur le reste de l'arête à parcourir.
Je change l'anneau de rappel et enchaîne sur un bon rappel de 25 mètres qui non sans mal me refait prendre pieds sur une arête cornichée. En effet une courte escalade en traversée sous la corniche de neige fut le crux de cette course.
Nous poursuivons l'ascension jusqu'à l'épaule ouest du Tacul en laissant derrière nous l'Androsace. La suite plus facile nous mène au sommet vers 9h00.
Michel mal acclimaté va vite retrouver sa pêche un peu plus bas dans la descente et surtout beaucoup plus au bar à Chamonix devant une bonne bière.
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mardi 16 juillet 2013
dimanche 26 avril 2009
Du libre et de l'artif pour 2 fous de montagne.
Mardi 21, Ben et moi, partons prendre la benne de l'Aiguille du midi, chargés de nos 50kg de matériel (1 portaledge, 20 pitons, 30 friends, 100m de cordes, 4 jours de vivres, ...). Nos sacs démesurément gros impressionnent les quelques skieurs partant pour la "Vallée Blanche". Et oui, nous prévoyons 4 jours pour réaliser la voie "Ballade au clair de lune", ED+, 350m, 6c, A4, ça rigole pas. Cela se situe dans la face sud de l'Aiguille du Fou (3501m), au coeur des Aiguilles de Chamonix, le pied.
Cette première journée est très pénible, car les sacs lourds rendent l'approche usante. on commence par descendre la "Vallée Blanche classique" et arriver au refuge du Requin.
De là il faut remonter 600m de glacier pour arriver au pied du couloir, sous la face.
Sous un soleil de plomb nous affichons une moyenne de 200m/h à la montée.
Nous décidons de franchir le couloir le lendemain, quand la neige sera plus dure, car là, ça craint ! Arrivés un peu tôt (13h30), nous nous installons tranquillement et nous nous payons même le luxe d'une séance de bronzage en calbute dans la neige et une petite sieste sur portaledge, comme à la maison. le soir il neigeotte un peu mais rien de bien méchant. On se couche assez tôt car demain il va falloir remonter les 350m du couloir avec nos 50kg, ça va être rude.
Mercredi 22, après 2h30 de bartasse pour atteindre le pied de la face, nous commençons à grimper, enfin. Le rocher est superbe et la face est très raide. Nous sommes prêts à en découdre. Aucune longueur n'est facile, elles ont toutes leurs particularités. L'ensemble de la voie n'est qu'une succession de passages en libre et/ou artif, où il faut louvoyer, engager, bidouiller, s'appliquer. Aujourd'hui Ben va grimper les longueurs en libre (L1 : 5+, L3 : 6b+, L5 : 5+ et L7 : 5+/A1) et moi celles en artif (L2 : 6b/A2, L4 : 6a/A2+ et L6 : A4).
La première longueur est assez facile, mais la neige et la glace la rende délicate.
La 2ème commence par 10m de libre très engagé, pour atteindre un couplage de pitons assez foireux.
La 3ème ne fait pas rire. Après avoir protégé le relais avec un bon couplage, une grande dalle compacte de 15 en 6b+ cueille Ben qui n'est pas un grand spécialiste des dalles. Un copper head pour seul protection, ça ne fait pas lourd. il s'enlèvera d'ailleurs tout seul avec la tension de la corde lors de mon passage en second (oula !).
Dans la 4ème longueur, la moitié de la longueur se fait en libre, puis plusieurs fissures bouchées me barrent le passage pour rejoindre le relais. Un peu trop en confiance, je ne fait pas attention et arrache un piton !! 10 mètres plus bas, je croyais que j'avais tout arraché, mais non.
En fait, Ben dormais un peu et le grigri n'a pas bloqué !! S'en suivent 2h00 de bidouille, un peu psycho pour arriver au relais, ouf !
La suite va mieux dérouler malgré des cotations annoncées plus dures.
L5 en 5+, pas de souci. Et L6, annoncée en A4 s'avale comme une bouchée de pain, ils ont craqué les anciens, tant mieux car nous avions pris du retard.
Et pendant que Ben gravis la dernière longueur de la journée, j'installe le lit pour la nuit, à quelques 200m du sol, dément !
Jeudi 23, on s'est dit que l'on allait petit déjeuner au soleil, mais il ne sortira pas de la journée, il fera même très froid. On nous avait dit :"Surtout n'oubliez pas la crème solaire et les lunettes!" mais en fait c'est surtout le bonnet et la doudoune qu'il ne fallait pas oublier.
Le mauvais temps nous fait sortir du duvet un peu tard et la mise en route est difficile. Surtout que l'on commence par une longueur un peu engagée sur les 10 premiers mètres. Ben se frise ensuite dans un beau dièdre en 6b.
Dans la 9ème longueur, un petit pendule nous amène sous un beau dièdre en 6a /A1.
Nous avalons les longueurs une par une pour enfin arriver à L12, 6c, 50m en fissure, qui s'élargie de plus en plus. Ben ne fera que 10m en libre avant de craquer, il fait trop froid et il n'a pas assez bu.
Du coup il se fatigue très vite et la fissure l'impressionne un peu quand même. S'en suit une dernière grande longueur en neige et mixte, sans crampons ni piolets, pour atteindre le sommet du Fou à 18h00. Il ne fait pas beau et il y a un peu de vent.
Nous ne nous éternisons pas au sommet et enquillons la descente en rappel. cela ne va pas trop durer, car nous coinçons la corde dès le premier rappel. Je me dévoue pour la récupérer 20m plus haut. Là c'est sûr, nous allons redescendre de nuit. La suite va bien se passer jusqu'au pied du couloir où nous décidons de rebivouaquer tranquillement, il est 22h30.
Nous fêtons la coche avec une bonne bouteille de bière Alphand puis sombrons dans un profond sommeil.
vendredi 24, la redescente à ski se fait tranquillement jusqu'au petit train du Montenvers qui nous ramènera sur Chamonix vers 11h30.
Vient ensuite le temps des retrouvailles avec les potes, autour d'une bonne bières.
De là il faut remonter 600m de glacier pour arriver au pied du couloir, sous la face.
Sous un soleil de plomb nous affichons une moyenne de 200m/h à la montée.
Nous décidons de franchir le couloir le lendemain, quand la neige sera plus dure, car là, ça craint ! Arrivés un peu tôt (13h30), nous nous installons tranquillement et nous nous payons même le luxe d'une séance de bronzage en calbute dans la neige et une petite sieste sur portaledge, comme à la maison. le soir il neigeotte un peu mais rien de bien méchant. On se couche assez tôt car demain il va falloir remonter les 350m du couloir avec nos 50kg, ça va être rude.
La première longueur est assez facile, mais la neige et la glace la rende délicate.
La 2ème commence par 10m de libre très engagé, pour atteindre un couplage de pitons assez foireux.
Dans la 4ème longueur, la moitié de la longueur se fait en libre, puis plusieurs fissures bouchées me barrent le passage pour rejoindre le relais. Un peu trop en confiance, je ne fait pas attention et arrache un piton !! 10 mètres plus bas, je croyais que j'avais tout arraché, mais non.
En fait, Ben dormais un peu et le grigri n'a pas bloqué !! S'en suivent 2h00 de bidouille, un peu psycho pour arriver au relais, ouf !
La suite va mieux dérouler malgré des cotations annoncées plus dures.
L5 en 5+, pas de souci. Et L6, annoncée en A4 s'avale comme une bouchée de pain, ils ont craqué les anciens, tant mieux car nous avions pris du retard.
Le mauvais temps nous fait sortir du duvet un peu tard et la mise en route est difficile. Surtout que l'on commence par une longueur un peu engagée sur les 10 premiers mètres. Ben se frise ensuite dans un beau dièdre en 6b.
Nous ne nous éternisons pas au sommet et enquillons la descente en rappel. cela ne va pas trop durer, car nous coinçons la corde dès le premier rappel. Je me dévoue pour la récupérer 20m plus haut. Là c'est sûr, nous allons redescendre de nuit. La suite va bien se passer jusqu'au pied du couloir où nous décidons de rebivouaquer tranquillement, il est 22h30.
Nous fêtons la coche avec une bonne bouteille de bière Alphand puis sombrons dans un profond sommeil.
vendredi 24, la redescente à ski se fait tranquillement jusqu'au petit train du Montenvers qui nous ramènera sur Chamonix vers 11h30.
Vient ensuite le temps des retrouvailles avec les potes, autour d'une bonne bières.
dimanche 12 avril 2009
Ouverture grande class à la Grande Rocheuse
Après avoir gravi Lundi 6 "Late to say i'm sorry", nous avons repéré (Ben guigonnet, Jérémi Rumebe et Sylvain Audibert) une ligne plus à droite qui se prête à une nouvelle voie.
Nous nous y rendons le jeudi pour voir de plus près ce que ça donne.
De loin ça à l'air d'être assez dur, du coup nous ne prenons pas de risque et prévoyons 2 jours pour la parcourir. De plus la météo n'est pas terrible.
Nous y monterons à 4, car pour rien au monde l'un de nous ne veut laisser sa place.
Le premier jour nous remontons pour la deuxième fois le couloir Couturier qui mène à l'Aiguille Verte (4122m) et ouvrons 3 longueurs de 50m en 5 heures. On redescend en les fixant à l'aide de 3 brins de rappel. Ensuite nous dormons tous les trois sur des vires creusées à même la pente.
La nuit sera affreuse pour tous, car des spindrifts (fine coulée de neige) coulerons toute la nuit, remplissant de ce fait les terrasses.
Au matin c'est grise mine pour tout le monde.
Nous remontons les cordes fixées la veille, avec une météo très défavorable (vent et neige) et ouvrons les 3 dernières longueurs pour arriver à l'arête débonnaire.
Toutes les longueurs sont class et rien n'est facile, au total 6 longueurs collector pour 300m de bonheur à ne pas sous estimer.
Nous nous y rendons le jeudi pour voir de plus près ce que ça donne.
De loin ça à l'air d'être assez dur, du coup nous ne prenons pas de risque et prévoyons 2 jours pour la parcourir. De plus la météo n'est pas terrible.
Nous y monterons à 4, car pour rien au monde l'un de nous ne veut laisser sa place.
La nuit sera affreuse pour tous, car des spindrifts (fine coulée de neige) coulerons toute la nuit, remplissant de ce fait les terrasses.
Au matin c'est grise mine pour tout le monde.
Nous remontons les cordes fixées la veille, avec une météo très défavorable (vent et neige) et ouvrons les 3 dernières longueurs pour arriver à l'arête débonnaire.
Toutes les longueurs sont class et rien n'est facile, au total 6 longueurs collector pour 300m de bonheur à ne pas sous estimer.
Nous avons baptisé cette nouvelle voie "Ouh yeah !" et pour la difficulté 5+ en glace, M6 en mixte à protéger soi même bien sûr et 3 mètres d'artif en A1.
La descente se fera en rappel dans la voie et le couloir Couturier pour arriver vers
22h à Chamonix, un peu défaits je vous l'avoue.
Le topo pour bientôt ...
samedi 11 avril 2009
Remise en forme à Chamonix city
Me voilà installé à Cham pour le mois d'avril. Ceci étant pour travailler. Mais je m'aperçois vite que le boulot n'est pas au rendez vous ; ni la météo d'ailleurs, c'est souvent lié.
Il faut s'occuper car on tourne en rond assez vite en ville. Du coup avec Sylvain, mon colloc on embraie le pas à Djé (un pote aspi de Barcelonnette), Ben Guigonnet (mon pote de chambrée à l'ENSA) et Patrick Pessi (ex jeune prof de l'ENSA). Ils partaient pour répéter la voie "Late to say im sorry" en face nord de la Grande Rocheuse (4102m). C'est une voie qui est assez dure lors de son ouverture (1000m, 5c, A2), mais les conditions sont tellement bonnes que tout se fait quasiment en glace (4+ en glace et un passage en mixte coté M4+).
Nous y allons donc, Lundi 6 à la première benne des Grands Montets à 8h30.
La course commence en descendant sur le glacier d'Argentière. Il faut longer alors, les faces Nord de la Petite Aiguille Verte (3512m) puis remonter le couloir Couturier sous le sommet de l'Aiguille Verte (4122m). A mi-couloir on bifurque, dans grand bastion rocheux, sur la gauche ; c'est la face Nord de la Grande Rocheuse.
A partir de là, c'est une goulotte très raide qui se gravi assez vite. Cette voie est très esthétique avec des lignes de glace perdues au milieu de drièdres lisses. En haut de la goulotte, nous atteignons un couloir en neige qui mène au sommet facilement. Nous sommes dans le brouillard et trouvons la voie de descente qui nous amènera au bivouac-refuge du Couvercle (2687m), ce sera le couloir Whymper. Nous arrivons au refuge vers 21h30; il est déjà plein.
S'en suit une nuit pas très agréable, perturbée par des "alpinistes" bruyants et peu respectueux. Le retour à Chamonix se fait le lendemain par la descente sur la mer de glace, puis le petit train du Montenvers.
Il faut s'occuper car on tourne en rond assez vite en ville. Du coup avec Sylvain, mon colloc on embraie le pas à Djé (un pote aspi de Barcelonnette), Ben Guigonnet (mon pote de chambrée à l'ENSA) et Patrick Pessi (ex jeune prof de l'ENSA). Ils partaient pour répéter la voie "Late to say im sorry" en face nord de la Grande Rocheuse (4102m). C'est une voie qui est assez dure lors de son ouverture (1000m, 5c, A2), mais les conditions sont tellement bonnes que tout se fait quasiment en glace (4+ en glace et un passage en mixte coté M4+).
Nous y allons donc, Lundi 6 à la première benne des Grands Montets à 8h30.
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