mercredi 10 septembre 2014

Mon premier enchaînement !

Après un été compliqué au vu de la météo très moyenne, tout le monde se doutait que les conditions en ce début de septembre seraient optimum pour ce qui est du mixte en haute montagne.
Vendredi 29 août, Ben Guigonnet m’appel pour aller en Montagne du côté de Chamonix. Ça fait 10 jours que je bosse en plein cagnard en train de refaire le toit de la maison de la belle famille. Alors je lui dis que je suis carrément bouillant pour faire parler le matos rester trop longtemps au placard.
On décide de partir sur un petit enchaînement car la météo est au beau pour quelques jours. Reste à savoir quoi faire…
On jette notre dévolue sur deux faces mythiques pour du grand mixte. Ce sera le Nant Blanc à la Verte et les Grandes Jorasses. Pour ce qui est du choix des voies, on commencera par la Gabarrou/Silvy, ED, 1000m, 6b, M5, 90°, qui est un morceau de choix et pour la suite on choisira en fonction de l’état de fatigue.
La partie haute de la Gabarrou - Silvy, c'est le trait rectiligne à droite
Comme à notre habitude, nous n’aimons pas trop porter de gros sacs alors se sera des ascensions à la journée version fast and light avec un petit sac de 25/30 litres chacun.
Lundi on monte à Chamonix pour faire les sacs et on dort au sommet des Grands Montets dans la cabane de secours gentiment ouvert par l’un des responsables de la Gare.
On repère l’accès au Glacier du Nant Blanc dans l’aprèm et hop au dodo.
Mardi 2 septembre : Réveil 2H30 et départ vers 3H10, il fait nuit noir. On se perd un peu pour trouver l’attaque de la voie.
Le topo de la partie basse
Vers 5H30 Ben attaque la première longueur et c’est parti. Dans ce beau pilier granitique les conditions ne sont pas super au top pour grimper vite. En effet de la glace bouche les fissures et nous devons grimper en crampons et piolets l’intégralité de cette première partie. Enfin presque, car Ben mettra les chaussons pour gravir le grand dièdre, mais en gardant les piolets. Une méthode un peu plus efficace qu’en crampons, car, les côtés du dièdre sont lisses.
Ben en mode bâtard
Moi dans L4
L5
L5
L6, après le pendule
On passera du temps et de l’énergie pour gravir ces 8 longueurs et vers 12H30-13H00 nous sommes au pied de la grande pente médiane. Petite pause et ré hydratation sont de rigueur.
La suite est plus facile car en très bonne condition.


le crux gavé de glace
La pente avalée nous remontons la goulotte du haut rapidement et débouchons sur l’arête un peu cornichée. La fatigue commence à être présente, on reste vigilant et  le sommet sera atteint à 19H50.


L'arête sans nom
L'arrivé au sommet, on ne peux rêver mieux
La suite qui nous attends avec les Grandes Jorasses au fond à droite
Une bonne pause et un panorama de rêve nous font traîner au sommet. Il fait beau pas trop de vent et une mer de nuage nous hypnotise. Il est temps de descendre par le Whymper … arrivé au refuge à 22H45 pour un repos bien mérité, sans repas…

Une grasse matinée jusqu'à 10H00 au refuge du Couvercle nous requinque un peu puis une omelette a 11H00 et nous devons décider sur quelle voie nous voulons terminer.
Dans la McIntyre, il y a trop de monde et puis c’est en trop bonne condition, d’ailleurs toutes les lignes sont en bonnes conditions. Nous décidons de choisir une voie qui est peu souvent en aussi bonne condition apparente. Ce sera la Bonatti/Vaucher, ED+, VI/1100m ; M6+/85°/A2, R.
On range les sacs et on rejoint le refuge de Leschaux vers 15H00.
Le transfert par le chemin de traverse
Et il y a du spectacle, un secours est en cours dans notre voie, apparemment une cordée à cassé une paire de crampons la veille, et après un bivouac et une tentative de progression, ils ont renoncés et ont fait appel à la facilité d’un retour par les airs plutôt qu’en rappel.
Il est à présent 18H30, l’heure de manger puis de se coucher.
Minuit, petit déjeuner matinal sur la terrasse du refuge, allez hop tout le monde dehors !!! Du coups ça ne traîne pas pour manger et on décolle à 00H20.
On passe la rimaye qui est très impressionnante vers 3H00 et c’est parti pour l’échauffement des mollets.
Une rimaye digne de l'épreuve du proba
Il y a du monde devant nous dans la McIntyre et on est très content de se barrer à droite.
Nous forçons un accès direct à la rampe sous le grand mur compact de « Manitua », par de fins placages, en corde tendu, car nous n’avons pas pu faire de relais. On a l’impression d’avoir perdu du temps mais je crois que c’est l’inverse.
A droite "No siesta", nous tout droit.
Les conditions sont bonnes et nous montons assez vite par des petites goulottes faciles.

Un passage bloc en dry 

Il est 10H30 et nous sommes déjà à ‘L’araignée ». Il nous reste à peu près 200m à gravir on est largement dans les temps et cela nous réconforte. Nous somme dans le brouillard mais il n’y a pas de vent.
Mais en fait ce n’est que le début des difficultés, en effet nous mettrons près de  6h00 pour franchir Les six dernières longueurs. La fatigue de notre petit enchaînement c’est bien fait sentir ici.
A ton tour Ben ...
Un rocher un peu dégeu quand même

Nous rejoignons finalement l’arête sommitale vers 16H10, ouf !!! Nous sommes enfin sortis de cette face et le soleil côté italien est bien présent.
Je rejoins le sommet de la pointe Whymper juste à côté et nous descendons par les rocher Whymper pour éviter de passer sous le sérac dégueu et dangereux.
Quelques mètres pour rejoindre la pointe Whymper
Petite pose vers 18H30 au refuge Boccalatte. On appel un pote pour qu’il puisse nous récupérer en bas à Plampincieux vers 20H45 et nous voilà à Chamonix pour fêter ça avec la nouvelle promo de guide fraîchement diplômer.

Bref une belle aventure avec mon compagnon de cordée préféré, Ben Guigonnet.

1 commentaire:

  1. Bonjour Fédéric,
    Et bravo pour toutes ces voix...
    Je retravaille sur Neige,Glace et Mixte et j'aimerais faire un meilleur tracé de la Gabarrou-Silvy. Pourrais-tu m'aider , Aurais-tu une bonne photo de la face pour cela ?
    f.damilano@wanadoo.fr
    0674904191
    Merci!
    François Damilano

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